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Stanislawa Hickey, PGeo, MSc, Geophysicist

Dernière mise à jour : 1 sept.



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Comment avez-vous décidé de poursuivre vos études universitaires ? Connaissiez-vous la géologie avant d’entrer à l’université ?

Lorsque j’ai commencé l’université, je ne connaissais absolument rien à la géophysique. À l’origine, je voulais étudier la physique pour devenir astrophysicienne, alors j’ai fait toute ma licence en physique à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris, d’où je suis originaire. En terminant ma licence, j’ai réalisé que les perspectives de carrière en astrophysique en France étaient très limitées. J’ai donc commencé à chercher une spécialisation différente, mais toujours liée à la physique, car c’est un domaine qui me passionne.

Lors de ma première année de master en physique appliquée, j’ai suivi quelques cours de géologie, et c’est là que j’ai découvert la géophysique. Avec le recul, cela semblait être une voie évidente, car j’ai toujours aimé être en plein air et collectionner des roches pour les étudier quand j’étais enfant. Après cette révélation, je me suis pleinement spécialisée en géophysique durant la dernière année de mon master.


Décrivez votre parcours professionnel depuis la fin de vos études universitaires

En 2008, lorsque j’ai terminé mon diplôme, j’ai été sélectionnée pour un stage de six mois chez Abitibi Géophysique à Val-d’Or, au Québec. C’était ma première expérience au Canada, et j’ai passé tout l’été au camp d’exploration West Raglan d’Anglo American, dans la région du Nunavik, au nord du Québec, à collecter des données électromagnétiques (EM) au sol. Venant de Paris, c’était une expérience assez marquante : voyager en hélicoptère, être entouré d’insectes, vivre sous tente, avec des ours polaires dans les environs ! Une fois ma mission au Nunavik terminée, j’ai passé le reste de mon stage à apprendre le traitement et l’interprétation des données EM au bureau de Val-d’Or. À ce moment-là, j’ai su que je voulais m’installer définitivement au Canada et poursuivre ma carrière en géophysique.


En 2009, j’ai fait le grand saut et déménagé au Canada. J’ai passé quelques années à travailler pour des entreprises de services géophysiques, collectant des données sur le terrain, allant de la polarisation provoquée (ou induite) en Colombie-Britannique à la sismique marine dans le nord de la Saskatchewan. C’était un travail exigeant, avec des journées parfois difficiles, mais dans l’ensemble, une expérience d’apprentissage incroyable pour une jeune géophysicienne. J’ai ensuite rejoint Mira Geoscience en 2010.

À cette époque, je m’intéressais particulièrement à la modélisation par inversion et à l’interprétation des données. J’ai travaillé près de 14 ans au sein de l’équipe de conseil de Mira, soutenant les projets d’exploration des clients. Je collaborais également étroitement avec l’équipe de développement logiciel pour faire progresser leurs outils de traitement géophysique et leurs codes d’inversion. À l’été 2024, j’ai rejoint VRIFY, une entreprise technologique canadienne qui a créé la première plateforme mondiale de découverte minérale assistée par intelligence artificielle. J’ai intégré l’équipe IA et ciblage des ressources minérales de VRIFY en tant que géophysicienne principale, voyant là une opportunité de mettre à profit l’IA et ses applications pour faire avancer l’exploration minérale. C’est très enthousiasmant d’être à l’avant-garde de la technologie et de développer les outils de demain.


Si vous pouviez revenir à votre première année d’université, choisiriez-vous les mêmes études et la même trajectoire professionnelle ? Pourquoi ?

Si je devais tout recommencer, je choisirais les mêmes études universitaires. Je pense que mes diplômes en physique et en géophysique m’ont très bien préparée pour la carrière que j’ai choisie. En ce qui concerne la trajectoire professionnelle, je choisirais également l’exploration minérale. J’apprécie l’environnement du conseil : la diversité des projets et des clients rend le travail toujours stimulant. Grâce à cela, j’ai eu l’opportunité de travailler avec pratiquement toutes les méthodes géophysiques, sur des données provenant de projets aux quatre coins du monde.


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Quelles sont les trois meilleures choses dans votre métier/carrière ? Quelles sont les trois choses que vous aimeriez changer ?

Les trois meilleures choses dans ma carrière :

Tout d’abord, les personnes que j’ai rencontrées au fil des années sont sans aucun doute le point fort de ma carrière jusqu’à présent. J’ai eu la chance de travailler avec des mentors, des collègues et des clients formidables, dont certains sont même devenus des amis pour la vie.

Ce qui est également très gratifiant dans cette carrière, c’est de pouvoir aider les clients à faire des découvertes. Il y a quelque chose d’extrêmement valorisant et motivant dans le fait de savoir que le travail étroit avec les équipes d’exploration et mes collègues a été essentiel pour contribuer à ces succès.

Enfin, un autre aspect que j’apprécie particulièrement est la possibilité constante d’apprendre de nouvelles choses et d’expérimenter de nouveaux processus pour améliorer notre travail en tant que géophysiciens. La technologie liée à la géophysique — qu’il s’agisse de nouveaux instruments de collecte de données ou d’outils de traitement et d’inversion — évolue et s’améliore sans cesse. Cela me permet non seulement de rester engagée, mais aussi de constater l’impact concret de notre domaine.


Les trois principaux défis de cette carrière :

La visibilité des femmes dans cette industrie est essentielle. Bien que les choses évoluent dans le bon sens, il reste encore du chemin à parcourir. Il est important que nous nous mettions en avant, que nous osions prendre la parole et partager nos idées et expériences précieuses.

Un autre défi que j’ai rencontré au fil des années — et qui est commun à beaucoup de professionnels du secteur — est l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Jongler entre les déplacements, les horaires irréguliers et parfois très longs, tout en étant présent pour sa famille, est un exercice délicat. L’adoption récente du télétravail et de modalités plus flexibles par certaines entreprises contribue à alléger cette charge.

Enfin, faire face aux changements constants dans cette industrie et dans le marché qui la régit peut être difficile. Au cours de ma carrière, j’ai compris que la flexibilité et la résilience sont des qualités essentielles. Les changements peuvent sembler intimidants, mais j’ai réalisé qu’ils sont souvent une étape importante dans notre évolution.


Pourquoi l’égalité des genres dans l’exploration minérale, l’industrie minière et les géosciences est-elle importante pour vous ?


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Pour moi, l’inclusion et la diversité sont essentielles pour faire progresser les idées et favoriser des changements constructifs au sein d’une équipe, d’une entreprise et de l’industrie dans son ensemble.

Accueillir des personnes issues de parcours différents nous permet d’entendre de nouvelles perspectives qui peuvent nous pousser à sortir des sentiers battus. Cela nous aide aussi à remettre en question certaines conventions et biais profondément ancrés en nous, parfois sans que nous en ayons conscience.

Cela dit, je suis heureuse de constater une évolution dans l’industrie ces dernières années. De plus en plus de jeunes femmes géoscientifiques intègrent le marché du travail, et davantage de femmes occupent des postes de direction, ce qui me semble très important. J’espère que cet élan ne s’essoufflera pas et que nous continuerons à soutenir les femmes qui entrent dans ce domaine et souhaitent évoluer dans leur carrière.


Quel conseil donneriez-vous aux jeunes femmes qui débutent une carrière dans l’exploration minérale, l’industrie minière ou les géosciences ?

Je voudrais leur dire qu’elles ont choisi une carrière qui sera parfois exigeante et difficile, mais aussi extrêmement enrichissante si elles restent fidèles à elles-mêmes et à la voie qu’elles souhaitent suivre. Entourez-vous de personnes bienveillantes et de bons mentors, et n’hésitez pas à vous mettre en avant, à présenter votre travail et à développer votre réseau.

N’ayez pas peur de partager vos réussites. Il est essentiel que nous valorisions nos voix et que nous nous soutenions mutuellement.

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Qu’est-ce qui vous motive et vous occupe en dehors de l’exploration minérale, de l’industrie minière et des géosciences ?

Ce qui me motive avant tout, c’est mon fils. Partir à l’aventure avec ma famille et mes amis, voyager et découvrir de nouveaux endroits sont également des sources d’énergie et d’inspiration pour moi. Ces moments me permettent de me ressourcer, de rester curieuse et de garder un bon équilibre entre vie professionnelle et personnelle.


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