Comment avez-vous décidé de poursuivre votre diplôme ? Connaissiez-vous la géologie/géoscience avant d’entrer à l’université ?
Ayant grandi en Inde, le paysage académique orientait principalement les étudiants vers les domaines de l’ingénierie et de la médecine. Les concepts de sciences de la Terre, de géoscience ou de géologie étaient rarement enseignés, et rencontrer un géophysicien ou un géologue dans les années 90 était encore plus rare. Animée par ma passion pour la physique, mes rêves étaient toujours orientés vers la recherche dans ce domaine. Ce n’est que lors de mes études supérieures aux États-Unis que j’ai découvert les cours de géologie, et ce fut une connexion instantanée ! La géophysique est apparue comme la convergence idéale des études interdisciplinaires qui m’avaient échappés.
Décrivez votre progression de carrière depuis la fin de vos études de premier cycle.
Après avoir obtenu un double baccalauréat en mathématiques et en physique, j’ai déménagé aux États-Unis et rejoint le département de physique de l’Université du Tennessee à Knoxville. Pour ma thèse de maîtrise, je me suis concentrée sur la modélisation des propriétés thermiques des astéroïdes proches de la Terre en utilisant l’Infra-Red Telescope Facility de la NASA à Hawaï, HI. Par la suite, j’ai poursuivi mes études doctorales à l’Université de Houston, où mon étude portait sur la tomographie sismique du craton du Wyoming. Ensuite, j’ai brièvement assumé le rôle de chercheuse postdoctoral invitée à l’Université de Stanford, utilisant des techniques de magnétotellurique et de champs potentiels pour cartographier les sources géothermiques en Idaho et au Nevada. Un changement de décor m’a conduite au Canada, où j’ai entrepris un poste postdoctoral à l’UQAM à Montréal. Là, j’ai de nouveau eu l’occasion de travailler sur des cratons (y compris en Tanzanie et au Supérieur), en me concentrant sur l’exploration de diamants en collaboration avec DeBeers Inc.
Enfin, une opportunité très intéressante s’est présentée avec la Commission géologique du Canada, et je ne pouvais pas la laisser passer. Actuellement, je suis chercheuse scientifique basée à Vancouver, me concentrant sur la cartographie multidisciplinaire de l’architecture lithosphérique.
(J’aime me qualifier d’« Architecte Lithosphérique »).
Je m’épanouis en m’engageant et en contribuant à des projets et des sujets multidisciplinaires, comme en témoigne mon expérience.
Si vous pouviez revenir à votre première année de licence, choisiriez-vous le même diplôme et la même trajectoire de carrière ? Pourquoi/pourquoi pas ?
J’aurais préféré être introduite aux géosciences/géologie à un âge plus précoce. Bien que je continue à être passionnée par les mathématiques et la physique, et que la construction de modèles computationnels de la Terre reste ma force, j’aurais aimé avoir l’opportunité de m’inscrire à des cours de géologie/géosciences pendant mes études de premier cycle.
Quelles sont les trois meilleures choses à propos de votre travail/carrière ? Quelles sont les trois choses que vous changeriez ?
La meilleure partie serait sans aucun doute les gens. Je me considère extrêmement chanceuse d’avoir rencontré des individus exceptionnellement talentueux qui sont non seulement compétents dans leur domaine, mais aussi des êtres humains remarquables. L’opportunité de travailler quotidiennement avec des personnes de si haut calibre est une véritable bénédiction.
Un autre aspect passionnant de ma carrière en géosciences est l’exploration pratique offerte par le travail sur le terrain. Cela me permet d’interagir directement avec les défis géologiques dans leur environnement naturel, faisant des observations en temps réel qui renforcent l’authenticité de mon travail et contribuent à une compréhension plus profonde des processus terrestres. De plus, cela offre l’opportunité unique de visiter les endroits les plus reculés, sauvages et magnifiques de notre planète. Oh, les endroits que j’ai vus !
L’indépendance est une caractéristique marquante de mon travail à la Commission géologique du Canada (CGC). J’apprécie le niveau d’autonomie dont je dispose pour mener des recherches scientifiques. La capacité de formuler et de poursuivre mes questions de recherche permet une exploration personnalisée et approfondie. Bien que le financement puisse être un défi, la possibilité de collaborer avec des industries et des pairs académiques offre une stimulation intellectuelle inégalée.
Quant aux choses que j’aimerais changer :
En tant que femme et personne de couleur, j’aspire à apporter des changements en abordant les questions d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) ainsi que la représentation des minorités dans mon domaine. Faire partie du gouvernement comporte également des défis tels que la bureaucratie et les délais de traitement lents. Enfin, comme tous les scientifiques dans le monde, je fais face à la pression de publier, ce qui privilégie souvent la quantité sur la qualité et reste une préoccupation majeure.
Pourquoi l’égalité entre les sexes dans l’exploration minière/la géoscience est-il important pour vous ? Pourquoi devrait-il être important pour tout le monde ?
En tant que femme, personne de couleur (PdC) et immigrante, poursuivre une carrière dans un domaine dominé par les hommes m’a exposée aux effets de la sous-représentation des minorités à différents stades de ma carrière.
Travailler vers une égalité entre les sexes aide à briser les stéréotypes et les barrières systémiques, en promouvant une société plus équitable et en créant une main-d’œuvre diversifiée, dynamique et mieux équipée pour relever les défis complexes auxquels l’humanité est actuellement confrontée.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui commencent une carrière dans l’exploration minière/la géoscience ?
Voici mon conseil pour les jeunes femmes partout dans le monde : commencez par embrasser votre passion et bâtir une base solide. Poursuivez ce qui vous intéresse vraiment et acquérez des compétences et des connaissances pertinentes grâce à des études académiques, des stages et des expériences pratiques.
Ensuite, apprenez à vous défendre. Soyez votre propre voix et faites-la entendre. Soyez proactive et courageuse.
Cherchez des mentors, hommes et femmes, car il y a beaucoup de personnes formidables qui n’attendent que de vous rencontrer. Enfin, mettez l’accent sur le courage et la résilience. Je crois fermement que le courage et la résilience sont bien plus importants que tout autre atout que vous pouvez développer.
Qu’est-ce qui vous motive et vous occupe en dehors de l’exploration minière/la géoscience ?
Ma famille, mon mari et mon chat sont mes plus grandes sources de motivation. J’ai une passion pour les activités de plein air et je tiens à rester en forme et active. J’aime danser, pratiquer le yoga, faire de l’exercice, jouer au tennis, faire de la randonnée et voyager, entre autres activités. De plus, vous me trouverez souvent en train de préparer de délicieux plats dans la cuisine pour évacuer le stress.
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